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BTP Côte d’Ivoire – A Grand-Bassam, inauguration de la station de péage routier

BATIRICI | Jérémie N’TAKPE

Bassam, 24 juin 2022 – une dame charmante, installée dans une cabine d’un vert sobre, s’adresse à nous « Bonjour messieurs, bienvenue! Le passage est devenu payant pour la somme de 1000 F CFA ». Elle est caissière à la nouvelle station de péage de l’autoroute de Bassam. La cérémonie d’inauguration de l’ouvrage a eu lieu le matin même en présence des autorités en charge des infrastructures.

credit CICG

L’événement n’est pas anodin. Il marque l’ouverture de la sixième station de péage routier de la Côte d’Ivoire mais de la cinquième gérée par le Fonds d’Entretien Routier (FER) après celles d’Attinguié, Singrobo, Thomasset et Moapé.

Situé au PK 7+200 de l’autoroute Abidjan – Grand Bassam, l’ouvrage se dresse à la vue des usagers déjà à un kilomètre de distance. A partir de 500 mètres, la route s’élargit graduellement afin d’offrir aux usagers le choix de leurs couloirs.

L’aménagement spatial de cette infrastructure comprend deux blocs essentiels: la barrière de péage et les bâtiments administratifs sur le flanc.

La barrière de péage est longue de huit (08) couloirs d’environ 3.5 mètres. Chaque couloir est délimité par deux îlots sauf aux extrémités. Les îlots accueillent les cabines ou box de service. Les entrées et sorties sont délimitées par des balises.

credit CICG

Le bloc administratif comprend différents bâtiments plain-pieds dont un poste de police, un poste de sapeurs-pompiers, un dortoir et un réfectoire pouvant accueillir jusqu’à 300 personnes et un bâtiment entier est dédié au centre de contrôle de tous les péages du FER.

Dans sa fonctionnalité, la barrière de péage de Grand Bassam reste tout à fait classique et similaire à ses consoeurs. Son originalité est esthétique par contre.

La toiture de l’auvent, une dalle, évoque les ailes d’un avion Airbus A380 enchâssée dans huit (08) arches, elles-mêmes posées sur un dallage de 39 cm d’épaisseur. L’ensemble toiture-arche-plateforme est réalisé en béton armé. L’environnement marin de Grand Bassam a plaidé en faveur de ce système constructif.

La structure de la chaussée à l’approche de la zone de la barrière est de composée de Grave Non Traité (GNT) 0/20 sur 20 cm en couche de fondation, de Grave Bitume (GB) sur 12 cm en couche de base, et enfin de Béton Bitumineux (BB) sur 5 cm en couche de roulement.

Les autres travaux ont consisté en l’aménagement d’un parking de service, le rafraîchissement du marquage au sol sur la section à péage de l’autoroute, le remplacement des glissières endommagées, la fourniture et pose de panneaux de signalisation, l’installation des équipements de péage, la conception, fabrication, fourniture et pose des équipements et du système de péage automatique. En outre, l’éclairage public de la plateforme, la fourniture et pose de candélabres, de projecteurs et de mâts, le déplacement de réseau électrique, l’installation d’un TGBT et d’un groupe électrogène.

 

Le péage de Bassam s’inscrit dans la politique gouvernementale de perpétuation d’infrastructures publiques par financement local. Dans ce cadre là, la stratégie adoptée par le Ministère de l’Equipement et de l’Entretien Routier, ministère chargé des infrastructures publiques, est la commercialisation de la route par la création de stations de péage sur les nouvelles infrastructures routières dont se dote la Côte d’Ivoire. Ainsi, le Ministère prévoit d’ici 2025, la construction d’une dizaine de stations de péage répartis entre le 4ème pont d’Abidjan (1), la route nationale Yamoussoukro-Bouaflé-Daloa (2), la route nationale PK 109-Divo-Gagnoa (2), la route nationale Bouaké-Ferké (2), la route nationale Divo-Guitry-Cotière (1), l’autoroute Grand-Bassam-Assinie (1), l’ autoroute Yamoussoukro-Bouaké (2), l’autoroute de la côtière (3).

La logique du gouvernement tient dans cette déclaration d’Amédée Kouakou, le ministre ivoirien de l’Équipement et de l’Entretien Routier, qui souligne « pour qu’on puisse aisément financer la route, il faut accompagner et commercialiser la route; ceux qui prennent la route doivent pouvoir payer un droit d’usage. »

Notons aussi que l’autoroute Abidjan-Bassam, long de 28 km, est un section du corridor Abidjan-Lagos qui à terme va relier les capitales de cinq États d’Afrique de l’Ouest  à savoir Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin et Nigeria et couvrir quelque 1 028 km et huit postes frontières.

Le coût global du projet est 23 milliards de francs CFA TTC à février 2022, entièrement financé par le Fonds d’Entretien Routier. La réalisation de cet ouvrage a réuni plusieurs entreprises dont Porteo BTP pour la voirie, réseaux et drainage (VRD), Sud Construction et EKACICO pour la réalisation de la superstructure de la barrière, et ETAM, spécialisé dans l’éclairage.

L’exécution de ce projet a connu deux phases. Démarrés en 2015, les travaux ont connu un arrêt en décembre 2015. Puis une reprise en mai 2019 pour s’achever en avril 2022 avec l’ouverture technique.

Pendant que notre caissière s’occupe à valider notre paiement, un promoteur de la cérémonie s’approche de notre véhicule pour nous proposer un sac de gadgets. Nous le remercions et passons la barrière en direction d’Assinie. C’est effectif. Le péage de Bassam est officiellement ouvert.

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